Voilà, à nouvelle année, nouveau projet : Le Reiher II....
C'est toute une histoire, oui une histoire : car pour se projeter dans ce nouveau projet, il faut un peu rétropédaler.
Le planeur grandeur :
Le premier modèle est sorti en 1937 . Un planeur tout en superlatifs avec 19 mètres d'envergure, 19 d'allongement et 33 points de finesse : un record pour l'époque... Surtout avec les moyens utilisés : les colles résistaient mal à l'humidité, et il n'y avait pas de matériaux composites . Sortir cela avec juste du pin et du contreplaqué, ll fallait le faire ! Ce planeur ne fut construit qu'à quelques exemplaires : 1 pour le Reiher 1 (il avait des volets, la partie avant du fuselage plus renflée, 1 exemplaire pour le type 2, une petite dizaine pour le type 3 qui différait par de menus détails.
Pour la petite histoire,un exemplaire a été reconstruit en Allemagne et vole régulièrement dans les meetings de planeurs anciens.
http://www.osc-wasserkuppe.de/flugzeuge_reiher.htm
photo: Hiroshi Seo
Mes antécédents avec ce planeur :
Eh oui, on peut parler d'antécédents...
C'est dans "the world's vintage saiplanes 1908-1945" de Martin Simons, paru en 1987 que j'ai découvert ce planeur, et je m'en suis... "entiché". Dès mes débuts d'aéromodéliste, j'ai voulu en construire un (à partir de mes propres plans bien sur....)
le Reiher modèle 2001 :
Voilà ce que fut le résultat : (présentation à la Banne d'Ordanche en 2002)
Pour les formes et proportions, choix du profil il n'était pas trop mal réussi. Il souffrait malheureusement de faiblesses structurales, dues évidemment à mon manque d'expérience :
- les clés d'ailes étaient en tubes de carbone (et non en jonc)
- les semelles de longeron étaient en balsa (....)
au montage des ailes (faites chacune en 2 parties assemblées), je m'était retrouvé avec un vrillage en bout de chacune de celles-ci. Par chance le vrillage était identique, et dans le bon sens (déporteur...) !
Le nez était rempli de plomb à rabord et la charge alaire n'était pas optimale...
Le planeur vola une fois à la Banne d'Ordanche pour le concours maquettes 2002 où il fut remarqué, bien que de taille modeste.
On voit ici le modèle en vol à l'Alpe d'Huez en 2002. J'y allais à l'époque pour faire des stages et je ne savais pas piloter : une première erreur ça : construire des machines que d'autres pilotent !
Au cours d'un vol, en survolant d'autres emetteurs éloignés (imprudence), la reception fut brouillée, et le modèle s'écrasa. Les erreurs structurelles de conception apparurent au grand jour à ce moment là : clé cassées, ailes cassées, fuselage cassé en plusieurs endroit. En bref, il n'y avait que le plomb et l'équipement radio de récupérables !
le Reiher modèle 2003 :
Cela me doucha un peu, mais trés vite je me remis à l'ouvrage pour soritr le Dart 15, fin 2002, avant de me remettre sur le Reiher : sujet de prédilection s'il en est.
Fin 2003, je me remettais à l'ouvrage, donc pour sortir un Reiher en 4 mètres cette fois-ci, dont voici le résultat :
La construction de ce planeur est en partie décrite dans un article de Modèle Magazine, plus particulièrement en ce qui concerne le fuselage en sandwich balsa fibre
Esthétiquement, ce planeur fut une vraie réusssite : on le voit ci-dessous en vol à la Banne d'Ordanche au concours de 2004, avec Jeans Palais aux commandes. Ce planeur est trés beau, et ce jour là, il fut vraiment la coqueluche : Fly en fit sa couverture, et Modèle Magazine l'utilisa en tête de chapitre de sa rubrique planeur pour un de ses numéos.
Néanmoins, car il y a un mais, ce planeur souffrait (et souffre toujours, car il est stocké entier au fond de ma cave) d'un grave défaut : il est aussi lourd qu'il est beau : il pèse plus de 8 kilos pour 90 dm². Autant dire qu'il ne peut pas voler par tous les temps ! Il n'a volé qu'une fois : celle où a été prise cette photo !
Une fois de plus, concevoir un planeur que je n'étais pas capable de piloter me menait dans une impasse....
Je peux en tirer toutefois beaucoup d'enseignements.... sur ce qu'il ne faut pas faire. Cela m'a permis de comprendre également que ce planeur de part ses formes est trés compliqué. Pour un modèle vraiment optimisé, il doit faire appel à des solutions étudiées....ce en quoi cette construction m'a finalement indirectement aidé. De la même façon qu'il y a des "concept-car", c'est un "concept-glider" en quelque sorte...
le Reiher 2008
Après la construction et le vol du Reiher 2003, je me suis dit : "plus jamais je ne construis de planeurs que je ne suis pas capablre de piloter" : et bien m'en prit !
Ce fut le point de départ des planeur Ask de diverses tailles, et qui en partant du petit Ka 7 de 2 m 50 m'ont permis de progresser en détente et sécurité...
Cependant, ce planeur je l'avais toujours dans la tête, et comme me disait mon père : "toi, quand t'as quelque chose dans la tête, tu l'as pas dans les pieds ".
Toutes ces années de construction et de vol m'on permis de mûrir toutes les questions posées par ce planeur aux formes compliquées.
En voici le plan 3 vues :
Les diverses solutions techniques seront détaillées au fur et à mesure de la construction. Voici d'abord le cahier des charges du modèle ainsi que quelques unes de ses implications :
- ce modèle devra être léger pour voler le plus souvent possible (certes sans avoir la même disponibilité opérationnelle que le Puy-Loup par exemple) : c'est trés impliquant en termes de fabrication et de choix techniques (on y reviendra)
- ce planeur est envisagé pour faire de la voltige : sa morphologie l'y dispose assez bien
En clair, et une fois de plus, le but c'est de voler et pas d'obtenir la première place au statique dans un concours maquette. D'où quelques choix en découlant notamment en ce qui concerne la similitude avec l'original :
- ailerons racourcis : sur l'original, les ailerons ont une trés grande profondeur (+33%), et courent de la coudure de l'aile jusqu'au saumon. En terme de poids, c'est assez pénalisant : nécessite de réaliser l'aileron de chaque aile en 2 pièces, 2 servos sans parler de la turbulence en bout d'aile (....)
- volume de stabilisateur : ajusté à 0,50. Cela permet d'obtenir de meilleures caractéristiques de décrochage, de pouvoir centrer le planeur plus arrière, enfin bref d'avoir de meilleures caractéristiques de vol.
Par contre je compte bien conserver les aérofreins DFS conformes à l'originaux intrados extrados.
Au final pas de grosses différences avec l'original, mais le désir de voir ce planeur le plus souvent en vol !
Louis