le GéGé-1

[phil aero]

Merci Louis pour les tuyaux. Je n 'avais pas vu le post sur le Reiher qui est très explicite pour la construction du fuselage. Je me sens d'attaquer un projet similaire, mais pas de cette taille. Tes posts seront de précieux outils de travail.
Bon je retourne au fond de la classe pour suivre le présent sujet.
Phil.

[Louisplaneurs]

Bonjour,
On va commencer, comme je le fais maintenant depuis un certain temps sur mes planeurs par le longeron, et plus précisément la clé d'aile. Sur ce planeur, j'ai 4m 50 d'envergure, avec une épaisseur absolue à l'emplanture faible. C'est pourquoi je vais faire comme on voit sur les planeurs tout plastique du commerce du même type : élargir la clé d'aile.

Cette vue permet de voir la problématique du longeron et particulièrement de la clé d'aile.

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Je vais commencer par confectionner 3 petits longerons : âme en balsa dur, semelles en carbone. Il faut commencer par découper les âmes, et les poncer aux bonnes côtes. L'épaisseur des âmes est contrôlée au 1/10ème de mm au pied à coulisse. L'épaisseur des tissus est mesurée également : ça va rentrer au chausse-pied là-dedans !

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La longueur maximale d'un morceau d'une planche de balsa, c'est 100 mm. Comme chaque âme doit mesurer 380 mm de long, il faut assembler 4 morceaux pour avoir une âme. On aura besoin de 3 âmes en tout.

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[Louisplaneurs]

Bonjour,
voici l'outil avec lequel je façonne les âmes. Le résultat final : 3 âmes qu'il faut calibrer en épaisseur au 1/10ème de millimètre, sous peine.... de voir la clé ne pas trouver assez de place dans le longeron. L'outil est utiliser pour un bon "dégrossissage". Après, en mettant les âmes côte à côte, il est très facile ensuite d'obtenir un ponçage bien uniforme.

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Au fond de la gorge de l'outil : de la toile abrasive. Le chanfrein sur les bords sert à pouvoir actionner un morceau d'âme d'une épaisseur de plus en plus faible.

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Chacune des trois âmes a été stratifiée avec 4 UD carbone de 125 grammes. 4 UD = 0,5 mm d'épaisseur.
carbone dessus + carbone dessous = 1 mm d'épaisseur.

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On peut déjà se faire une idée dont la clé va être réalisée : chaque âme va être rentrée dans une chaussette individuellement, et les 3 âmes ainsi "habillées" seront rentrées dans 1 chaussette unique, qui sera recouverte d'une autre : ça devrait le faire !
Maintenant, ce qu'il reste à réaliser pour faire tout ça : le moule.

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[Louisplaneurs]

Bonjour,
Pour réaliser la clé d'aile, j'ai besoin d'un moule. J'ai choisi de le faire en bois, mais en bois durci, et dont la surface a été améliorée, en dureté et en état de surface. Une fois ici encore, la fibre vient à mon secours ! La première pièce a été le support du moule : il s'agit d'un espèce de sandwich : une âme au milieu, et 2 semelles : une dessus, l'autre dessous. Ça se trouve en grande surface, et c'est assez plan. Je l'ai fibré contre un mylar en PVC, pressé contre du mélaminé. On obtient ensuite une surface plutôt régulière.

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Ensuite, j'ai recouru à du tasseau de pin. A l'achat, j'ai bien regardé la forme mais ce n'est pas suffisant. Une fois débité selon les dimensions voulues, on doit vérifier systématiquement la planéité et l'absence de flèches. On en trouve forcément, puisque le bois ça travaille, même s'il a été débité correctement. J'ai ensuite fibré les tasseaux sur 2 faces.
On voit ainsi la gorge où viendra prendre forme la clé de section rectangulaire. Sur le dessus, un tasseau également fibré sur 3 faces viendra jouer le rôle de "piston" afin de bien comprimer le tout, afin d'obtenir le meilleur taux possible de résine / fibre.
Le moule doit être aux dimensions sur tout le long, et les ajustages se mesurent au pied à coulisse.
Au final je devrais obtenir quelque chose de tout à fait acceptable.
à suivre.

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[Louisplaneurs]

Vision sur le moule terminé : au milieu le "piston" qui va servir à comprimer la clé en cours de stratification. Le "piston" a été fibré sur 3 faces. Les petites longerons ont été "emballés" à sec dans la chaussette de carbone. Cette même chaussette a été ligaturée de chaque coté. Au moment de la stratification, on gagnera ainsi beaucoup de temps. A sec, enfiler le petit longeron dans la chaussette est plus facile que s'il est imprégné. L’imprégnation se fera donc après coup. Avec la pression qu'il y a aura ensuite, et les couches de carbone mises par dessus, il n'y a pas de soucis à se faire !

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On voit ici les petits longerons qui seront au coeur de la clé. Par rapport à la phase précédente, on les a "emballé" dans de la chaussette de carbone. On comprend bien ainsi que c'est 100% du volume de la matière mise dans la clé qui sera à même de travailler sous l'effort. Habituellement, on voit du "Styrodur" à la place de l'âme en balsa. Mais cette matière n'apporte que du volume, et n'offre aucune résistance à l'effort.

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Vue en coupe du moule. Il a fallu bien équerrer tout ça, et éliminer les diverses flèches constatées dans le bois. Le second "bord" du moule a été ajusté sur le "piston" mise en place, de façon à ne laisser que quelques 1/10èmes de mm de jeu.

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Ici, les trois petits longerons recouverts de 3 chaussettes de carbone, en place dans le moule. Il ne reste plus qu'à imprégner et mettre sous pression. La mise sous pression se fera avec des serre-joints. Le "piston" débordant légèrement du moule, l'opération de mise sous presse sera facile.

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Et voilà comment se présente l'ensemble, juste avant la phase finale.....
La suite très bientôt !

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[Louisplaneurs]

Comme on peut le voir, le serrage ici n'est pas vraiment une plaisanterie. Cela permet "d'essorer" au maximum la fibre, et en même temps de la propager partout où elle doit se trouver. D'un point de vue horizontal, entre les deux bords on a pas la même contrainte évidemment.

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On enlève le "piston" et voilà ce que l'on aperçoit.... Le moule avait auparavant été ciré 3 fois, et les différentes parties se séparent assez facilement l'une de l'autre, à commencer par le "piston". Bonne surprise une fois celui-ci retiré : le tout a l'air d'avoir bonne tête !

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On tire sur le bout (après un coup avec un morceau de bois), et la clé sort toute seule sans grand effort. On se rend bien compte que la résine s'est dégagée sous la pression par le dessus.

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Une des deux extrémités. Par capillarité, la résine se propage partout, pour autant qu'il y en ait assez pour que cela puisse se faire. Dans l’extrémité qui n'était pas sous pression, la résine est venue imprégner la fibre et ce qui parait des morceaux de fibre en vrac s'est transformé en un redoutable ensemble de pics.

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Voilà le poids de la clé après ébavurage. Elle devrait pouvoir supporter sans problème les effort générés par un planeur de pas loin de 5 kilos et 4 m 50 d'envergure !

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Ça, c'est la clé d'aile du Pike Perfection : elle est faite pour un planeur qui devrait faire autour de 1 800 grammes. Les efforts endurables par ma clé seront bien supérieurs, vu le matériau que j'y ai mis, sous réserve de sa bonne utilisation. Je vous laisse juger !

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